LA TRANSITION ENERGETIQUE, LA BIO-DIVERSITE ET LE MARAICHAGE BIO
A SAINT-GEORGES-SUR-ARNON

Le jeudi 6 juin 2019, le secteur d’ISSOUDUN de l’Association Nationale des Membres de l’Ordre National du Mérite a organisé une journée détente à SAINT-GEORGES-SUR-ARNON sur les thèmes de la transition énergétique, de la bio-diversité et du maraichage bio. 25 personnes ont participé à cette journée dont  6 au titre de la Société des Membres de la Légion d’Honneur,  12 membres de l’ANMONM, 2 au titre des anciens combattants et 5 de la société civile. Signalons la présence de Alain BOURREL Président de la section de l’Indre de l’ANMONM et de Bernard GAGNEPAIN président de la section d’ISSOUDUN de la SMLH.

La matinée s’est déroulée en deux temps. Le premier, Jacques PALLAS a fait un exposé d’une heure environ sur la politique en matière de transition énergétique mise en œuvre dans sa commune et sur le territoire de la Communauté de Communes du Pays d’ISSOUDUN . Son intervention est reproduite ci-après.

Dans un second temps, plusieurs sites ont été visités : la « smart flower » de la mairie, les éoliennes et les panneaux photovoltaiques de la Guinguette.

 

 Saint –Georges- sur-Arnon, pionnier berrichon des renouvelables

Le premier parc éolien du Berry tourne depuis 2009, et il se trouve à Saint-Georges-sur-Arnon. Jacques Pallas, maire de cette commune de 620 habitants depuis 1996, est à l'origine de ce projet lancé en 2005 qui a emporté l'adhésion des habitants du territoire. Lorsqu'un développeur prend contact avec la mairie en 2005, celle-ci y voit l'opportunité de s'impliquer à son niveau dans la préservation environnementale. Après seulement 5 ans de développement, de réunions publiques et de visites de parcs voisins, ce sont finalement 19 éoliennes qui commencent à produire en octobre 2009 : 14 à Saint- Georges-sur-Arnon, et 5 à Migny - une autre commune de la Communauté de communes du Pays d'Issoudun (CCPI) dont fait partie Saint-Georges-sur-Arnon

 Le parc, d'une puissance de 46 MW, produit l'équivalent de la consommation d'électricité des 14 000 habitants d'Issoudun, la ville-centre de la CCPI. La commune est ainsi devenue une référence du développement éolien en France et a déjà accueilli des milliers de visiteurs afin d’en faire la promotion.

Dès la genèse du projet, Jacques Pallas implique et informe la population, et s'engage à ce que « le partage des paysages aboutisse au partage des richesses ». Et en effet, les recettes fiscales de la municipalité (144 000 € par an) permettent de financer des projets de développement local : une quinzaine de diagnostics énergétiques sur des logements construits avant l’an 2000, un centre socio-culturel HQE, la rénovation de l'éclairage public, développement de la fibre optique... Enfin, l'arrivée des éoliennes a entraîné la création de 6 nouveaux emplois directs, car un centre de maintenance a été implanté sur la commune.

A Saint-Georges-sur-Arnon sont ainsi installées depuis le premier semestre 2017 quatre stations photovoltaïques, co-financées par les fonds TEPCV : des panneaux sur la guinguette, la mairie et une ombrière de parking, et une smart flower au pied de la mairie. C'est également sur le territoire de la commune que seront construites en 2018 neuf des onze nouvelles machines prévues par le projet d'extension du parc éolien porté par la SEMER. Cette fois-ci, les élus espèrent pouvoir lancer un appel à participation financière citoyenne en impliquant Energie Partagée.

 Après un très bon déjeuner à la guinguette « Chez NAVY » (les installations appartiennent à la comme de Saint-Groges-sur-Arnon). Le groupe s’est dirigé vers l’exploitation maraichère de la SCEA Les jardins de la Prêle gérée par Alexina GUITTONNEAU et Jimmy MULLER .

  Création d’une ZAD alimentaire

La protection de la ressource, pour Saint-Georges-sur-Arnon, s’est aussi traduite par l’achat de terres agricoles, mitoyennes de la zone Natura 2000.

La commune a racheté des terres agricoles en bordure de son site Natura 2000 pour les confier à un maraîcher bio et à un éleveur de vaches et moutons.

Zad comme Zone alimentaire durable. L’expression trotte dans la tête du maire, Jacques Pallas, pas mécontent de sa trouvaille. Et surtout ravi de voir cette zone classée Natura 2000 au cœur d’un nouveau projet de développement, « à la fois bon pour la santé des gens et pour la planète ». 
« Les marais de la Presle sont inscrits parmi les espaces naturels sensibles du département depuis la fin des années 90. Jusqu’à présent, ils présentaient surtout un attrait touristique, notamment pour les deux étangs et les circuits de randonnées. Désormais, ils vont produire de l’alimentation saine », résume le premier édile de la commune qui souhaite donc symboliquement donner le nom de Zad à ce nouvel espace.
Outre le site Natura 2000 (composé de marais et d’un coteau calcaire), la zone comprend désormais une parcelle agricole de 10 hectares, où étaient auparavant cultivées des céréales. La commune l’a récemment achetée pour la « rendre à une agriculture responsable, capable de prendre en compte les défis liés à l’environnement et à l’alimentation ». 
Une première partie a été dédiée à l’élevage pour la gestion des prairies. Un jeune éleveur de 22 ans, Antoine Perreau, y fait paître cinq vaches, trois veaux et une cinquantaine de moutons. « En plus de cette parcelle restaurée en prairie, il va prochainement pouvoir utiliser le site Natura 2000 comme pâturage et ainsi permettre aux animaux d’entretenir naturellement les coteaux. » 
Une Amap bientôt créée L’autre partie de la parcelle est occupée depuis le début de l’année par un jeune couple de maraîchers bio qui a signé un bail agricole de neuf ans renouvelables avec la commune. Jimmy Muller et Alexina Guittonneau commencent tout juste à faire leurs premières récoltes (lire ci-dessous). « Avec ce projet, on entre de plain-pied dans la nouvelle agriculture. Tout le monde s’accorde pour dire qu’il est temps de changer. La nature souffre : la qualité de l’air n’est pas top, on ne peut même plus se baigner dans nos eaux et l’alimentation se dégrade. Il faut revenir vers une écologie primaire et saine. A Saint-Georges, on prend nos responsabilités d’élus et on montre l’exemple en offrant les moyens de produire et de consommer différemment », se réjouit Jacques Pallas qui entend accompagner ce projet par la création, bientôt, d’une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), où les agriculteurs locaux pourront venir vendre leurs produits.

Les participants ont été très à l’écoute du projet de ce jeune couple et des conseils distillés aux jardiniers amateurs.

 Cette journée s’est terminée vers 17 heures dans une très bonne ambiance grace à l’excellent accueil réservé par les intervenants (Jacques PALLAS, Alexina GUITTONNEAU et Jimmy MULLER) Un grand merci à eux pour leur disponibilité et leur motivation.